L’exposition intitulée « Corps en partage » met en lumière les œuvres d’Emmanuelle Gailliez, Eric Monbel, et Diana Quinby. Elle se déroule du 1ᵉʳ décembre au 20 janvier au Centre d’Arts de l’UPHF, situé au Pôle Ronzier.
Cette exposition est accompagnée d’une édition dirigée par Marcel Lubac. L’entrée est gratuite, permettant à un large public de découvrir une exploration contemporaine de la représentation corporelle. Les artistes ont été sélectionnés pour promouvoir des créateurs de la région, tout en les réunissant autour d’un même thème. Chacun dévoile des œuvres sensibles dans diverses dimensions, utilisant des techniques propres à chacun.
Lors de mon entrée dans la première salle de l’exposition, j’ai eu du mal à comprendre le thème exact de celle-ci. La mort ? La religion ? Je ne comprenais pas le rapport entre tous ces symboles religieux disposés dans la pièce et ces figures charnelles de femme dénudées. Cette ouverture ressemblait davantage à un cabinet de curiosité qu’à une exposition classique. Grâce aux explications de la femme chargée des visites, je comprends cependant que l’artiste Emmanuelle Gaillez nous a transportés dans sa maison, où les idées de ses créations ont pris vie. À travers dessins, sculptures et maquettes au style baroque et sépulcral, l’artiste dévoile sa vision extravagante du corps. Elle travaille sur l’idéalisation du corps féminin, et intègre à ses œuvres une part captivante de morbide.
Après cette singulière introduction, je découvre un espace où les œuvres se confrontent les unes aux autres. Je saisis rapidement quelles œuvres appartiennent aux différents artistes. Diana Quinby travaille par exemple avec des médiums simples, sur de grands formats. Crayon, stylo, mine de charbon, son travail est exclusivement en noir et blanc. Elle met à nu le corps et le travaille dans une simplicité rare, car l’art nous a habitué à voir des corps beaux, dans des positions élégantes, loin d’être des représentations fidèles de la réalité. Diana Quinby n’exalte pas les corps, elle nous donne à voir ce que nous sommes, à travers des représentations crues des propres membres de sa famille.
Ses œuvres dialoguent visuellement avec celles d’Éric Monbel, dont les productions évoquent la guerre. Peintures à échelle humaine et créations en volume se réunissent autour de l’art militaire. Loin de vouloir faire passer un message engagé, l’artiste travaille le sujet d’un point de vue esthétique comme n’importe quel autre.
Réunir ces trois perceptions d’un même sujet est enrichissant, car cela permet de voir à quel point des artistes peuvent produire des choses différentes en partant d’une même notion. Ces trois visions sont très différentes, et dans mon sens ne se complètent pas forcément. La scénographie réussi à faire entrer les œuvres en tension, mais je n’ai pas pu en dégager de satisfaction claire. J’ai cependant apprécié les qualités plastiques des artistes, comme la sensibilité de Diana Quinby et l’ingéniosité d’Emmanuelle Gailliez. Malheureusement, je sors de cette expérience avec un goût amer, car l’animatrice a annoncé allégrement à mon groupe que l’artiste dont j’ai préféré le travail ne se revendiquait pas comme féministe, ce qui a mon sens a fait perdre le sens de son travail sur l’idéalisation du corps féminin.